Suspension inversée: situation de panique

Que vous soyez rigger, observez et écoutez votre bunny ou à l’inverse, sondez vos sensations et communiquez avec rigger. Il est important de se faire confiance l’un à l’autre mais surtout à soi-même.

Aujourd’hui, nous avons décidé d’aller un peu plus loin avec la suspension. Au programme, TK, siège suisse et futomomo avec pour objectif de la soirée, faire la transition suivante: suspension en siège vers une inversion à l’aide du futomomo. Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Pour cette session, Nounours a fait usage de l’attelage Munter1.

Nounours commence par me faire un Futomomo à chaque jambe. Je suis bien, dans ma bulle. Ensuite le TK et le harnais au niveau des hanches. Il me déplace ensuite sous l’anneau de shibari et me suspend par le torse et les hanches. Je me sens bien et en confiance. Cette fois-ci nous allons plus loin dans la suspension et Nounours me hisse par le Futomomo de la jambe gauche. Ça fait mal, ça tire sur le tibia et au niveau de la cuisse, forcément la corde se déplace. Une fois la corde de suspension sécurisée, je m’habitue gentiment au niveaux points de pression sur ma jambe. Je sens par contre mes bras qui s’engourdissent et commencent à être douloureux. Je bouge un peu mes bras dans les limites que j’ai avec le TK, mais je n’arrive pas à soulager ces sensations. Je préviens Nounours que je deviens inconfortable à ce niveau afin qu’il se prépare à un éventuel désencordage. Il me monte la deuxième jambe, manipulation également désagréable comme pour l’autre jambe, mais je suis focalisée sur mes bras et commence à paniquer. Je dis à Nounours que je ne gère plus la situation et qu’il faut me descendre très rapidement. Devant encore sécuriser la corde de suspension de la deuxième jambe, il ne peut donc pas me soulager immédiatement. Je lui dis de faire au plus vite car je ne tiens plus. Il a alors fini de sécuriser la suspension et a utilisé le système de Munter (la sangle qui tient l’anneau de shibari au support) pour me ramener au sol en douceur.

Une fois posée à terre, je me détends et mes mauvaises sensations aux bras disparaissent très rapidement. Me sentant à nouveau bien, nous avons pu poursuivre la session au sol.

L’achat de cette sangle et la mise en place de Munter a vraiment été utile et je trouve ce système très sécurisant et rassurant. Je suis heureuse que Nounours ait pris du temps pour se renseigner là-dessus et d’avoir mis en application ces recherches.

Mon seul regret, ne pas avoir de photos de la suspension par les Futomoto avec une position verticale du corps. J’espère pouvoir tenter à nouveau cette suspension et profiter de la position.

Pychoo

Après cette première transition simple, j’ai souhaité aller plus loin avec une suspension inversée.

J’ai commencé par ce qui m’était moins habituel, soit le futomomo. L’évaluation du serrage était un peu compliqué, je voulais quelques choses de bien fixe pour la suspension mais je ne devais pas trop serrer non plus pour éviter de faire mal (la zone du tibia est très sensible). J’ai eu un peu de peine à faire passer la corde à certains endroits et j’ai pincé Pychoo. Après cela, les noeuds habituels: TK et siège Suisse.

J’ai suspendu Pychoo de la manière habituel, soi en siège. Après cela, j’ai commencé à lever la jambe gauche. Pychoo m’a annoncé des tensions sur le tibia et la cuisse. J’ai déplacé légèrement certaines bandes. Pychoo m’annonce commencer à s’habituer aux sensations mais ses bras commençaient à lui faire mal. Elle me demande d’être prêt à tout arrêter si nécessaire mais que je pouvais continuer.

J’ai commencé à suspendre la jambe droite et constatait que cela n’allait pas très bien. J’ai demandé à Pychoo, elle m’a dit qu’elle pouvait supporter mais pas longtemps. J’ai commencé à sécuriser la corde. Soudainement, Pychoo me demande de lui libérer les bras du TK. Je lui ai annoncé que je devais sécuriser la corde et lui ai donné un temps (entre 5 à 10 secondes). Dès que c’est fait, avant même que j’aille défaire les bras, Pychoo me demande de tout arrêter. J’ai alors dénoué l’attelage Munter afin de libérer au plus vite les tensions de la suspension.

Au sol, j’ai demandé si les liens étaient supportables, savoir si je devais détacher voir couper les cordes. Pychoo m’a juste demandé de la laisser se reposer un instant. Après deux minutes, elle revient rapidement à moi en me demandant si je pouvais raccrocher l’anneau shibari. Je lui ai répondu dans la négative car premièrement, il n’était pas possible de le faire mécaniquement parlant. Et deuxièmement, je ne suis pas sûr qu’émotionnellement Pychoo soit déjà prête. Il faut laisser passer la soirée. J’ai continué la session en jouant avec Pychoo au sol puis je l’ai détachée. Nous avons profité de faire quelques photos avec les cordes utilisées disposées autour d’elle. C’était la première fois que j’utilisais autant de cordes: soit au nombre de 11.

Lors d’une session, le rigger ne doit jamais céder à la panique. Il doit réagir rapidement tout en s’assurant de la sécurité du Bunny. Lors de cette session, la communication était primordiale. Du moment que Pychoo m’avait demandé l’arrêt de la suspension, j’ai continuellement parlé avec elle afin de lui dire ce que je faisais ainsi que le temps que cela me prenait. Quant à l’installation de l’attelage Munter, j’avoue que cela m’a bien été pratique pour libérer rapidement Pychoo.

En conclusion, situation de panique mais pas de blessure.

Nounours

Références
1 https://www.theduchy.com/suspension-munter/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *