Suite à notre cours sur le takate kote, nous avons décidé de le pratiquer régulièrement et, si possible, de manière journalière. En prévision du prochain cours d’Encordages Lémaniques, Nounours doit s’entraîner afin d’être à l’aise avec cette technique et Pychoo doit s’habituer à ce harnais.
Semaine 1 : Nounours est passé du brouillon à quelque chose de plus propre. Il a décidé de commencer à faire le TK les yeux bandés.
Semaine 2 : Nous avons réalisé une première suspension rapide. La qualité du TK s’améliore. Nounours commence à étudier les différents harnais de hanche possibles pour une future suspension.
Semaine 3 : Nounours choisit le siège suisse et s’entraîne à faire le combiné TK et siège suisse. Les nœuds sont désormais bien fixés et précis. Nous avons commencé à faire quelques suspensions en siège.
Semaine 4 : Nounours a commencé quelques petites transitions lors des suspensions. Durant cette semaine, nous avons profité de la rope jam de chez Encordages Lémaniques afin d’améliorer nos techniques. Première suspension avec un bambou.
Semaine 5 : Nounours combine plusieurs liens pour faire la suspension : TK, siège suisse, siège de tambour et futomomo. Premier usage de l’attelage d’urgence Munter suite à une crise de panique de Pychoo.
Semaine 6 : Pychoo se lasse de ces sessions purement techniques. Elle demande une petite pause afin de faire autre chose que du TK. Une petite pause le temps de se ressourcer.
Semaine 7 : C’est au tour de Nounours d’être réticent à faire du TK. Nous avons naturellement décidé d’arrêter le daily TK, mais cela n’empêche pas Nounours de faire ce lien afin d’être entièrement prêt pour le cours de suspension en début novembre.
Quelques valeurs pour ce défi:
- Date de début: 3 septembre 2023
- Date de fin: 10 octobre 2023
- Durée du challenge: 38 jours
- Nombre de jours manqués: 7 jours
- Combinaisons:
- Principalement le siège suisse
- Harnais de tambour
- Futomomo
- Nombre de suspensions: 15
Ce cours sur le takate kote a réveillé notre passion. Du coup j’ai le droit presque chaque jour à mon TK et plus. Je m’habitue de plus en plus à ce harnais et aux points de pression des nœuds. Je sens que Nounours est de plus en plus à l’aise et sert à chaque fois plus fort. Les nouvelles cordes s’adoucissent peu à peu et deviennent agréables. Le seul bémol, Nounours a tendance à me pincer car les cordes sont très serrées ou à me brûler en tirant trop vite la corde. De jour en jour chacun apprend et cela devient plus fluide et agréable.
Nous nous lançons même dans une suspension après 2 semaines de pratique du TK et le harnais était bien placé et serré comme il fallait. Face contre le sol le TK est assez rude pour la respiration, mais l’expérience est intéressante.
A la 3ème semaine, nous continuons le TK avec presque à chaque fois une suspension, mais face au plafond. La position est nettement plus acceptable que la précédente et me sens étonnamment très confortable. Après plusieurs suspension de ce type, Nounours me met la tête en bas, ce qui change les appuis du TK sur mon corps. Au lieu d’avoir la majorité du poids sur les bras, je l’ai sur les épaules ce qui est plus facile à tenir dans le temps et je me sens vraiment bien dans cette position.
Au fur et à mesure des semaines 4 et 5, Nounours élève encore le niveau en combinant le TK avec un harnais de hanches, mais également un Futomomo aux deux jambes. S’en suit des essais d’inversion, c’est-à-dire un changement de position durant la suspension. Je dois tenir plus longtemps dans certaines position afin que Nounours ait le temps de mettre en place la transition. Parfois je tiens la position sans trop de mal, mais il m’est aussi arrivé de ne plus pouvoir continuer car l’angoisse est montée en moi et j’ai dû demander à Nounours de me ramener au sol au plus vite.
Je pense que toutes ces sessions très techniques ont pris trop place dans notre pratique du shibari et je demande à Nounours à refaire des sessions plus « naturelles », moins techniques et avec un retour de la sensualité. J’ai besoin de reprendre confiance après plusieurs moments d’angoisses lors de certaines sessions et ce changement m’apporte du réconfort.
Nounours s’adapte à ma demande et apprend d’autres techniques d’attaches afin de pouvoir faire des suspensions différentes et avoir de nouvelles sensations.
Ce daily TK a été très instructif et le fait de l’avoir souvent pratiqué m’a aidé à bien me positionner dès la pose de la première corde et à ressentir exactement où elle doit se placer sur mon corps pour bien la supporter lors de la suspension.
Mon corps s’est également habitué au nouveaux points de pression que j’ai avec le TK, que je n’ai pas forcément avec d’autres harnais, ce qui me permettra par la suite de mieux appréhender ce genre de harnais
Pychoo
Les deux premiers jours après le cours, j’ai tenté de faire le takate kote avec ce que j’avais retenu. Franchement, c’était un peu le foutoir. J’avais globalement les différentes étapes, mais je ne savais pas où placer mes nœuds correctement. Au troisième jour, j’ai décidé de sortir un bloc-notes et de regarder une vidéo du cours que j’avais enregistrée. Au cinquième jour, j’ai essayé de le pratiquer à l’aveugle : le placement va être mon némésis. Je constate que sans la vision, il y a des mouvements auxquels je dois porter une attention particulière afin de positionner un nœud ou une bande. Depuis, j’essaie en alternance avec les yeux ouverts puis fermés.
Après une semaine, j’étais capable de faire le takate kote en 30 minutes les yeux fermés et en 20 minutes avec les yeux ouverts. Désormais, je vais travailler sur la précision des nœuds.
À presque deux semaines, je me suis senti prêt à faire une première suspension et j’ai proposé à Pychoo qui a accepté. Une première étape franchie. La précision des nœuds s’améliore, mais avec le nouveau set de cordes qui est plus épais, je dois être encore plus précis. Après la mise en place du nœud central au dos, je n’ai plus beaucoup de place entre les omoplates de Pychoo pour faire les dernières boucles. Il m’est arrivé d’être trop décalé sur la droite. De plus, Pychoo ayant une scoliose, sa colonne vertébrale n’est pas droite. Je vais me renseigner afin de savoir si certains nœuds peuvent poser problème pour son dos ou pas.
Semaine 3 : je vais continuer à faire un maximum de takate kote et me renseigner sur les différentes sortes de harnais à faire au niveau des jambes et des hanches. Si je trouve le temps, j’essaierai de combiner tous ces éléments. En milieu de semaine, je décide de m’entraîner avec le siège suisse. Ce lien a l’avantage de s’auto-équilibrer lors d’une suspension. Je mets donc en application le TK et le siège suisse plusieurs jours afin d’être à l’aise.
Semaine 4 : j’ai continué avec le TK et le siège suisse avec quelques essais pour des transitions lors des suspensions. J’ai essayé de passer d’une suspension latérale vers une suspension assise. J’ai rencontré deux problèmes :
1. Je n’avais pas préparé le set de cordes pour la position assise avant la suspension latérale : par la gravité, le harnais et le siège sont complètement tendus, collés au corps et il m’était quasi impossible de faire passer les cordes.
2. Après la suspension latérale, les liens prennent forme au corps et se détendent lors d’une manipulation. Lorsque j’ai basculé sur la suspension assise, plus rien n’était centré. Malgré le fait que les lignes de suspension étaient fixées au centre du harnais et du siège, Pychoo était assise de travers.Nous nous sommes inscrits à une session rope-jam chez Encordages Lémaniques. Lors de cette session, j’ai pu tester une suspension avec un bambou. Les points de frictions sont légèrement différents que sur l’anneau shibari. En observant Cordafortis et sweet_shiver, j’ai compris le problème avec mon TK : une de mes boucles de serrage était mal positionnée dans le dos. J’ai aussi profité du temps sur place pour apprendre à faire le harnais de tambour.
Semaine 5 : je vais essayer de combiner le TK, le siège suisse, le harnais de tambour et le futomomo. Lors de la première tentative de suspension inversée depuis une suspension assise, Pychoo a paniqué et m’a demandé de la descendre au plus vite. J’ai utilisé l’attelage d’urgence Munter afin de la mettre au sol.
Semaine 6 : Je ressens une légère réticence auprès de Pychoo pour les TK en début de semaine. Nous avons mis une petite pause et Pychoo a demandé à faire quelque chose de différent. Donc repos pour cette semaine, on avisera pour la suivante.
Semaine 7 : je ne suis plus motivé à devoir faire encore le TK. Après avoir fait le harnais shinju et le harnais du pêcheur, j’ai envie d’améliorer ces deux autres harnais pour la suspension. Nous avons discuté ensemble et depuis cette semaine, nos intérêts pour le shibari convergent vers une activité moins académique, plus sensuelle et surtout sans prise de tête sur des « obligations ». Naturellement, nous avons arrêté de parler du daily TK.
Retour d’expérience sur le challenge : le défi n’était pas de faire le TK, mais de trouver du temps tous les jours. Ce challenge a été très bénéfique pour moi, la pratique régulière me permet d’évoluer dans ma technique. Après chaque séance, je fais une rétrospective afin de voir ce que je peux améliorer. Que cela soit la manière de faire passer une corde ou de la récupérer, comprendre le sens des différents nœuds effectués ou l’analyse de la structure d’un lien. J’ai changé ma manière de manier les cordes et perfectionné ma connaissance et ma compréhension des nœuds. Ce défi nous a aussi permis de progresser de manière significative dans le shibari. Nous avons pu pratiquer nos premières suspensions, mais aussi renforcer notre lien de confiance.
Nounours